De ce survol de quatre siècle plusieurs traits sont à retenir : l’originalité et la permanence. L’originalité, c’est d’abord cette puissance sève : voilà une ville, au fond, née de rien, cette bourgade qu’on trouve à l’aube du XVIème siècle et qui se transforme en ville de palais, en ville de grand commerce, en ville de notoriété mondiale qu’on connaît d’Alexandrie à Amsterdam.

Une de ses traits spécifiques est aussi l’importance d’une culture dont le fond est celui ramené d’Andalousie, sans toutefois n’être que cela. Tétouan est plus qu’un ville andalouse. C’est une ville andalouse à la fois Moudejar et Morisque. C’est une ville andalouse sur laquelle sont venues s’ajouter des influences, peu nombreuses, des influences gibraltariennes, des influences ottomanes, tout ceci étant très subtilement allié et formant, dans les différents lieux de la ville, ces différents esprits des lieux.

C’est aussi la force du sentiment d’autonomie de cette oligarchie, de cette dynastie locale qui fait que le Tétouanais est toujours et sera toujours un résistant. C’est enfin l’importance économique qu’eut une ville, que maintenant on voit un peu engoncée dans les terres, et qui apportait, malgré tout, ses bateaux sur la Méditerranée dans toute son ampleur et également sur l’Atlantique.

Ville  au grand destin et qui, près ses effacements, attend ses renouveaux.